La création d’une cantine scolaire favorisant les circuits de proximité, les produits locaux et le respect de l’environnement est à l’étude à l’école Las Peyras.

La municipalité, sous l’impulsion conjointe de l’adjointe chargée des affaires scolaires Françoise Bourdet aidée de son conseiller Manuel Malbec, et de Christian Laroche, conseiller chargé du développement durable, souhaite mener à bien le projet d’une cantine en production, projet qui avait été porté par Danièle Borot lors du précédent mandat. Pour ce faire, ils s’appuient sur le collectif Cantine en transition dont l’objectif est de promouvoir la création de cantines scolaires avec des plats cuisinés sur place et favorisant les produits locaux, afin que les enfants mangent «mieux». Ce projet est supervisé par la communauté d’agglomération. La première cantine en production pourrait voir le jour à l’automne 2022 à l’école Las Peyras, site pilote, où près de 400 repas sont servis par jour.

Une transition alimentaire

Voilà quatre ans qu’un groupe de citoyens constitué en collectif a décidé de réfléchir à l’alimentation et ses enjeux, plus particulièrement sur la restauration collective en milieu scolaire. Le collectif, composé aujourd’hui d’une vingtaine de membres, a participé à une commission restauration scolaire mise en place par l’agglomération et il a mené plusieurs actions grand public dont l’élaboration de « l’Appel des CenT » qui résume sa raison d’être et ses objectifs (cf encadré). «La transition alimentaire passe par l’utilisation de produits locaux, frais, de saison et de qualité», résume Maud, membre du collectif. «Nous misons en termes d’approvisionnement sur des circuits de proximité durables et respectueux de l’environnement. Les enjeux sont donc à la fois alimentaires, sanitaires, environnementaux et économiques.»

Une expérimentation qui sert d’exemple

Très concrètement, sur une dizaine d’établissements du Rabastinois intégrant une restauration collective (2 000 repas servis), l’école Las Peyras pourrait devenir le site pilote de cette expérimentation de cantines avec production sur place. Actuellement, la restauration y est assurée par liaison froide via un prestataire qui livre les repas déjà préparés. « Les locaux actuels permettent a priori d’intégrer une cuisine et la quantité de repas servis – environ 400 – est suffisamment significative pour tester à grande échelle la démarche », ajoute Véronique, membre du collectif Cantine en transition. «Si ce projet réussit, on pourra donc le déployer ailleurs». «Nous avons la volonté d’impulser, de sensibiliser et de promouvoir une restauration collective durable sur notre territoire», ajoute Philippe, membre du collectif. « Nous ne nous substituons pas aux collectivités locales, commune et agglomération, mais apportons notre réflexion et le résultat de notre travail de recherche. » « La mairie de Rabastens partage pleinement cette vision qui s’inscrit dans notre projet de créer une cantine avec production sur place », ajoute l’élue Françoise Bourdet.

À noter

Ce projet de cantine en production a suscité l’intérêt d’autres communes comme Lisle-sur-Tarn (mais aussi du Conseil départemental) qui souhaitent réfléchir à la mise en place de cantines scolaires dans leurs établissements. C’est le cas notamment du futur collège de Couffouleux.

Une ouverture possible pour la rentrée 2022

Le timing est serré, mais le projet prend corps à un moment charnière, le marché de restauration scolaire à Las Peyras arrivant à son terme. La loi Egalim doit être également appliquée dès l’année prochaine et la commune de Rabastens pourrait bénéficier de subventions dans le cadre du plan de relance. Être lauréat au budget participatif citoyen proposé par la Région Occitanie pour soutenir des solutions pour une alimentation durable a été pour Cantine en transition une belle opportunité de communiquer sur le projet et de mobiliser le grand public. Le projet a recueilli 1 205 votes, le plaçant numéro un sur 72 propositions. « Les subventions que nous allons recevoir de la Région nous permettront d’engager des démarches complémentaires », explique Philippe. Le 8 mars dernier, une visite des locaux actuels de la cuisine de l’école a déjà eu lieu avec les élus des collectivités locales afin de travailler aux prochaines étapes (faisabilité, chiffrage des travaux, aménagement à prévoir, etc). « Il est évident que ce projet impliquera une réflexion de fond autour des producteurs locaux et de la formation des cuisiniers » conclut Maud.

À savoir

La loi Egalim impose aux collectivités, à partir de janvier 2022, l’introduction dans les menus de 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% de produits biologiques. Les 30% restants doivent bénéficier des Signes officiels de qualité et d’origine, qui constituent une garantie pour le consommateur que les produits alimentaires respectent un cahier des charges précis.

L’appel des CenT (extrait)

« Depuis plusieurs années, les citoyens montrent un intérêt croissant pour le contenu de leur assiette. En eff et, les scandales sanitaires (vache folle, grippe aviaire…) et les problèmes de santé liés à la malbouff e (obésité, allergies alimentaires, diabète, puberté précoce…) ont éveillé les consciences (… ). La dégradation de notre environnement comme la disparition progressive des insectes (80% en 30 ans), des oiseaux (30% en 20 ans), la perte de biodiversité, la pollution des nappes phréatiques, que l’on sait en partie lié au modèle agricole intensif, questionnent l’avenir. (… ) Il faut s’engager au plus vite sur le chemin de la transition alimentaire. Celle-ci doit démarrer au plus près de notre lieu de vie à tous. L’échelon de la commune et le cadre de la restauration collective sont incontournables pour sa réussite, à commencer par les écoles. Les enfants constituent une popu-lation fr agile et la plus grande attention doit être portée à leur alimentation. C’est aussi à leur âge qu’on peut être sensibilisé au goût des aliments, à leur qualité, ainsi qu’au gaspillage alimentaire. (… )

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